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Affect et métamorphose, deux concepts moteurs et mouvants d'un référentiel narcissique

Une interaction ne peut s'opérer sans au moins deux référentiels distincts. 
Acter ma présence, c'est devenir un référentiel pour être en mesure d'interagir. Acter ma présence en tant qu'objet me permet de me considérer dans un contexte, mais cela ne suffit pas à acter ma présence dans mon pouvoir à générer des traces, dans mon pouvoir à participer à l'économie d'un monde commun. 
Acter, c'est faire valoir sa capacité à générer des traces dans le visible et dans l'invisible. Acter, c'est manifester son être dans l'exercice de son vivant. Acter, c'est être en mesure de se laisser affecter pour générer une réaction particulière, propre à une expérience et une condition, propre à une sensibilité, un tempérament. 
Cette particularité, cette singularité, c'est cette faculté à m'identifier au processus qui m'est propre par mon expérience, mais commun dans la régie du monde. 

Me laisser affecter par chaque manifestation de mon processus universel c'est
Le seul moyen d'être
Dans la justesse de ma condition, c'est 
Le seul moyen qui m'est permis pour
Être en mesure d'acter une beauté dont
L'incarnation validera
Une vérité inconditionnelle et mouvante, au 
Delà des lois humaines,
Et dans le jugement 
Des nécessités mystiques et concrètes.

L'affect

L'affect est une capacité à accueillir une information perçue. Il est ce qui nous permet une interaction juste avec ce qui nous entoure et ce qui nous touche. 
L'affect devient cette force d'équilibre entre ce qui m'est extérieur et ce qui m'est intérieur.

Il est une liberté, consciente ou inconsciente, à prendre en compte son environnement dans son processus à manifester son être. Il est l'intervention des lois cosmiques de l'abstraction et de l'intrication dans l'exercice du vivant. 

Se laisser affecter est donc une intention, une patience, une mobilisation, une méditation, une concentration, une confiance en l'absurde et au mystère. Il détermine un jeu de perception et de construction de l'information. L'affect est ce qui va donner à l'être, par effet de cause, toutes ses singularités, en ce qu'il capte et en ce qu'il fait en sorte d'ignorer, en ce que son désir lui somme d'acter. 

L'affect est ce qui nous tient au monde,
Il est cette disponibilité que l'acteur doit être en mesure d'investir à la source de chacune de ses intentions. Il est ce qu'il doit définir pour son personnage, en amont de tout autre regard, toute autre étude ou investissement par le jeu. L'affect est la base nécessaire pour générer une interaction, il en est même le mouvement principal. Sans affect, l'interaction devient action seule, et l'action seule sera désaffectée et tyrannique, cette férocité propre à la prédation humaine.

L'affect pour la disponibilité de l'acteur, une source incontournable du jeu

Il est cette question permanente que l'acteur doit se poser à chaque instant. Il est cette question qui doit rester silencieuse, cette question qui doit rester ineffable et investie dans le corps comme une vigilance :
Qu'est-ce que c'est ? 
Ou plus justement encore :
Qu'est-ce ?
C'est là la musicalité du corps de l'acteur.
Parce que l'acteur ne sais pas, 
Mais ilIl découvre. 
Il découvre le monde et se découvre lui-même dans l'imprévisible permanence du présent.sent mouvant. 

Plus qu'une question formelle donc, cette interrogation, cet étonnement doit être cette disponibilité, mise dans un état cinétique et investi de responsabilisation.responsabilités.
Qu'est cette présence en face de moi, qu'est cette manifestation en moi ? Quel est ce lien qui les reuniunit ? Qu'est-ce que cela me rend ? Qu'est-ce que cela me procure ? Jusqu'Cela, jusqu'à cel'apparition qu'd'une réaction apparaisse.devenue incontournable. 
Quand l'acteur se demande ce qu'il doit faire, il se perd, il sort dude son jeu pour des préoccupations mécaniques ou techniques.techniques totalement accessoires. C'est donc à cecet momentendroit que l'acteur doit être entouré de présences et de moyens qui doiventpourront le décharger du soucis de la volonté, du soucis de faire. Le dramaturge fait, le metteur en scène fait, le régisseur fait, l'acteur ne devrait plus avoir qu'à être. Dans la formation de l'acteur il est important d'entendre quand l'élève exprime qu'il n'a pas su quoi faire, et le corriger pour éduquer son espritesprit, dans les moments de jeu, à être et non à faire dans les moments de jeu.faire.

L'acteur doit donc être en mesure de se laisser affecter par les réponses données sous forme d'intuition, sans quoi il ne pourra sortir d'une volonté, une volonté inappropriée quand celle-ci est devenue matricielle. Il doit également se laisser affecter par sonle désir de réactionaction, généré depuis le corps, pour acter cela. Alors on
Je commence à comprendrepercevoir que l'affect est non seulement invité dans le perceptif, non seulement invité dans l'émotif, mais aussiaussi, finalement, dans chaque mouvement et dans chaque étape inconsciente et consciente de sonmon processus.processus du vivant.

ToutLorsque doittout resterreste inconscientinconscient, tout reste présent

ToutReprésenter celale vivant c'est être dans le respect de ce qui caractérise le vivant. Cette ambition ne peut se calculer pardans l'exercice limité de la pensée. 
Pour toucher à la justesse du jeu, tout savoir et toute connaissance doivent être validés par les sens puis apprivoisés par l'être. Toute intention prévue, tout projet, toute technique nécessaire doit être compressée jusque dans l'évaporation et diffusé dans le corps dans les mouvements de l'enthousiasme et du plaisir.
 Ce processus doit être misréintégré dans les sens, il doit être repéré, retrouvé presque poétiquement, et mobilisé comme
Comme un seul mouvement inconscient, et mobilisé dans
Dans le simple plaisir de jouer, dans la
La justesse qu'offre l'amusement à être.

Pour être tout à fait honnête, ce que je peux observer est que cette réalité,notion, bien connuconnue des formateurs,formateurs au théâtre, demande un travail souvent étalé sur des années, des décennies sans aucune assurance de réussite. 
Engager une vocation à être comédien, un acteur, est une entreprise qu'il faut aborder avec un grand désir de travail et d'introspection. Contrairement à quelques idées reçues, le théâtre est une discipline aux talents rares.

Une dynamique à double sens

Ce double sens montre que l'être est le champ révélé entre deux sources ~ inconscientes. Une source extérieure et une autre source intérieure. C'est ainsi que l'être sera aura besoin de valider doublement chaque manifestation qui se présente à lui. Une validation par la vérité et une autre par la beauté.

L'acteur doit se rendre disponible à la justesse

Il doit écouter son instrument pour le rendre à son public dans la conscience de sa représentation.

L'affect est une disponibilité à se laisser traverser en toute conscience, 
Il est la source du jeu.

Je propose à l'acteur une lecture de son corps pour qu'il soit en mesure d'affiner son affect, de le préciser afin de mieux le diriger dans le jeu et pour qu'ainsi, les manifestation visibles de son être puissent participer au mieux à l'investissement du vivant et à l'incarnation validante de ses interprétations.

L'affect et l'abstraction

Sur l'impensable et l'interdit

Ce sont des présences manifestes à l'affect qui ont été rendue à la forge du somatisme.