Aperçu du processus du vivant
Dans l'évidence du constat il m'est apparu une chose dont la banalité m'était assez déroutante au premier abord.
Je réagis en fonction de ce que je perçois.
Combien de fois, dans mon rôle de professeur de théâtre, j'ai dû de façon insouciante, répéter à la plupart de mes acteurs de regarder et se regarder pour qu'ils se laissent affecter par leur situation scénique. Et combien de fois j'ai dû les mobiliser dans leur responsabilité à être afin d'acter cela.
La fréquence de ces injonctions indispensables m'a laissé entendre que cela n'était pas aussi facile à acter qu'à penser. Aussi vrai que cela devenait une évidence pour certains, ils ne représentaient pas du tout la majorité des acteurs investis dans mes cours.
Et c'est quand j'ai cherché à préciser, à formuler le concept que je me suis aperçu des carences culturelles et langagières liées au vivant. C'est en voulant rendre le mouvement du vivant fluide que je me suis rendu compte qu'il était important de mieux l'étudier afin de proposer un outil intelligible et pratique dans le travail de l'acteur.
processus du vivant et sa transposition dans l esprit.png
Partant du principe que la source était le corps perceptif et que la finalité devait être une réaction à ses stimulis, je savais que je cherchait un processus qui pouvait être représenté par un schéma, et du coup intelligible.
Alors que je cherchais à comprendre comment l'imaginaire et l'esprit pouvait participer à ce processus, j'ai pu constater une indépendance entre l'activité du corps et celle de l'esprit. Une indépendance relative néanmoins, car il y avait une transposition rigoureuse entre les schèmes organiques et les schèmes mentaux dans ce processus. Les seuls perturbations à cette transposition venaient d'un vocabulaire français peu adaptés au sujet de mon étude.
C'est ce qui m’amenait, dans un souci de radicalité, à aborder les processus du vivant comme une processus organique de prime abord, puis dans un second temps seulement un autre processus respectant les mêmes schèmes dans la dimension abstraite de la pensée. Il était évident que l'être humain social devenait ce jeu d'influence entre deux dimensions, affiliées à la même fonction régalienne du vivant.
La façon dont interagissent ces deux dimensions, par leur influences ou leur abstraction, me permettent de visualiser l'endroit où naissent les psychoses, les névroses, les tempéraments et tout ce qui, in fine, va constituer les singularité d'un individu dans son comportement.
En tant que pédagogue, ce processus est devenu un outil de lecture puissant pour travailler sur mes élèves. Pour un acteur, il devient un outil puissant pour l'élaboration de personnages, de dramaturgies, de mises en scènes, et de phénomènes empathique.
De part son adaptabilité universelle, il devient également un outil pertinent pour lire le monde et y porter un éclairage juste et radical.
Il me faut maintenant explorer plus en détail ce schéma, et le contextualiser dans le travail de l'acteur.