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Le processus du vivant

Être vivant n’est pas seulement être en vie. La manière est toujours plus concrète que son objectif. L’objectif appartient à l’objet. Penser l’objet avant l’enjeu c’est donner priorité à l’objet, c’est préférer le jeu à l’amusement. C’est structurer par déterminisme les fictions sans aucun sentiment de présence. C’est précéder l’idéal avec le risque de l’atteindre et que tout s’éteigne. L’objectif crée des règles, des menaces et de la maladresse, l’objectif crée la tragédie par la définition du jeu. L’objectif engage la pensée mécanique et rend la surprise invisible, l’imprévu pénible et fait fi du passé. Il devient le temps qui nous sépare à lui dans des attitudes objectales. 

Décrire le vivant comme un processus, et non comme une idée, semble être le meilleur moyen d’aborder les arts du spectacle vivant par le vivant. Exposer des concepts composant ce processus en essayant d’y extraire toutes les influences mécaniques et en les remplaçant par des formes lyriques saura donner du sens à une définition du vivant.

Par un travail de recherche et d’introspection rigoureux, il sera possible de créer des liens forts, dynamiques et polymorphes entre chacun de ces concepts. Une fois le processus défini il faudra le combiner un théâtre épuré, un théâtre radical, une forme archaïque du spectacle vivant. Il deviendra alors un outil d’analyse et d’élaboration puissant pour générer, presque comme une réminiscence, un théâtre originel et précieux dans sa capacité à se transformer, à devenir, à être créé. Nous pourrons aussi plus facilement reconnaître les styles tragiques liés au dérèglement de ce processus, et ainsi mieux les investir.

Après avoir élaboré un processus recevable, nous aurons la liberté le détruire, pour lui laisser la liberté de renaître à sa guise, dans une autre dimension.