Le théâtre dans une culture capitaliste
Il est maintenant nécessaire de comprendre le contexte culturel dans lequel s'inscrit ma démarche à initier un théâtre du vivant.
L'être humain occidental moderne subit une importante croissance démographique, industrielle et technologique. Cela lui impose une organisation stricte et modifie considérablement son environnement. La nature change de figure et l'essence de l'être se trouve également profondément transformée. Nous abandonnons progressivement les raisons absurdes du corps au profit des logiques mécaniques qui nous permettent de continuer dans l'accélération d'une vitesse sans mouvement, dans un incommencé fini.
C'est l'humanité qui a été rendue inintelligible à elle même.
L'imaginaire se redéfini en permanence et dans des fulgurances qui sindent les générations entre elles. L'anthropocentrisme est rendu concret et legitimé par la réalité du paysage. Les arts se sont politisé à l'excès et les cultures sont des territoires sauvagement défendus. Le corps est devenu abstrait et la théâtralité s'est transposée dans l'internet au dépend des interactions. L'interaction est en passe de devenir prioritairement un art martial.
Ce que j'écris ici est le mouvement dans lequel s'engouffre l'humanité avec tout le déni que peut offrir l'espoir de l'aveuglement.
Le vivant ne sera bientôt qu'une option coûteuse, un luxe qui permettra à l'économie de promouvoir ses recherches sur la conquête de l'espace.
Ce n'est plus une fiction.
Dans ce contexte, le théâtre devient minuscule, dans la même accélération que la disparition du vivant.
Je note dans le brouhaha culturelle plusieurs approches, parfois opposées, du théâtre :
- Le théâtre virtuel
- Le théâtre académique.
- Le théâtre de divertissement bourgeois
- Le théâtre populaire mourant
- Le théâtre associatif
- La performance artistique
- La pratique personnelle et individuelle