Larves de poèmes
Poésie horizontale à ras terre
Recueil sans titre des notes lyriques en 2024.
Ce recueil est un agrégat de notes et micropoèmes lancés à la volée sur mon téléphone en 2024. J'ai donc repris ces avortons littéraire pour leur donner plus de maturité, plus de corps, avec plus ou moins de succès. Quoiqu'il en soit, faisant couramment l’expérience des actes manqués et des révélations depuis l’impensable, j'essaie de ne pas juger leur valeur et je les expose tous ici. Peut-être trouveront-ils des esprits d'adoption ?
Quelques fautes subsistent peut-être, dans ma nonchalance orthographique et mon désintérêt coupable et heureux.
Les Larves de poèmes suivent nécessairement le poème "Donner Du Sens".
Par Léopold Sauve,
tous droits réservés,
leopold@mouvant.icu
0 - la disparition
Certains souvenirs
Me laissent un sentiment sourd.
Oublier que j'oublie me laisse
Compter avec des trous.
1 - un
"Il n'est jamais trop tard pour être ici."
Un caillou
2 - J'enfourche
Les dimensions sont nombreuses elle
Forment un mille-feuille là
Où mon corps est
Une fourchette.
Penser, comme écrire, ne permet pas
De traverser le cosmos.
Le cosmos ne se parle pas, il
Se sert de notre corps
Pour traverser les fourchettes.
Désormais,
Je serai La Fourche.
La Grande Fourche Cosmique où
Nous serons tous confondus.
3 - Le Lazzi Sème
Abstraire pensée et forme phrase non écrire mais
expulser du corps le son des images
ne pas lire dans l'écrire être
l'intuition son geste le geste de l'intuition tomber
sur le poème comme une répétition du corps bègue
être l'oiseau de sa parole ne pas dire pas parler laisser
raconter ce que les masques taisent.
Ne pas lire dans l'écrire mais
creuser
creuser
creuser et
planter.
4 - Sens des verticalités
Avoir une vie
D'empirismes mémoriels de
Projets idéaux et
D'identifications nécessaires
À la cohérence.
Vivre Être vivant de
Traversées sensorielles
Sentir Fleurir la
Lumière de sa pensée via la
Fantasia du monde.
5 - Petassou
J'ai dormi enfoui
D'un sommeil baigné du
Creux des yeux.
Le Matin, sur mes jambes
Le désir sans objet
La fermeté assassine
D'un esprit sans parole
D'une pensée sans verbe
De mon être sans attribut.
Aujourd'hui encore
Je serai pour chacun
Cette partie d'eux-mêmes leur
Part spectrale animale.
6 - Lazzi 6
C'est facile de rêver.
Il suffit d'un cheval d'un épervier et d'un peu d'herbe.
Un océan un tracteur une montgolfière un bol de tisane des sous-vêtements une épaule des
Casseroles un orchestre des nappes et des nattes des pattes un sac un cimetière une
Bulle de la bière une pierre un bloc de misère une aurore auriculaire un mariage trois
Nains un ravin scatophile une femelle sexe et des larmes de joies du bruit dans la peau
Et des lances-lumière.
7. L’œil remonté de
L'intuition
C'est tout
Ce dont je me souviens.
Ma poésie est
Une nostalgie Animale.
L'humain se déshumanise
Quand je parle.
Quand je parle
Je suis fou. Quand j'écris,
Je suis fou. Quand je grogne,
Je chante.
Je ne veut plus
Manger que Des
Serpents Crus Et qu'ils
Me rendent ma colonne.
L'intuition c'est tout
Ce dont je me souviens.
L'oiseau des dires est
Creux comme son os.
Je ne veut plus manger que
Mon intuition traversée
De serpents nostalgiques.
Je ne suis fou Que quand
Je parle.
C'est un démon qui m'a donné le don
Moindres battements de cœur. Et
Je vois - je vois que Le ciel est
Noirci de rapaces en bataille. --- Dans
Le monde des idées L'air
Est vicié de Plumes
Effilochées et De cris
Ddésespérés.
Pour échapper À l'épaisseur du vent,
Je ne dis plus les choses,
Mais je chose les dires Dans
Les silences cardiaques De
Cette humanité.
Un œil de coq,
Un œil de Roc
Remonté des enfers,
Roule, me suit, me
Surveille.
8. l'endroit inexistentiel
La liberté est sans propriété
Sans particularité et
Sans identité.
Cela n'est pas une abstraction,
C'est un corps rendu aux sens et
À sa nature.
Être un cheval Qui
Pense être un caillou Dans
Un escalier Est
Une chose tout à fait essentielle !
Deux jours !
Deux jours que je n'ose ni monter Ni
Descendre.
L'escalier est mon espace de liberté.
9. Transit de l'escalier
Ce qui est franchement abstrait,
C'est de pas être dans tous les sens.
Ce qui est le plus absurde,
C'est d'être au bon endroit, et au bon moment.
Être dans l'escalier, c'est
Être sur une marche de
XVcm de large, bien assez pour
Être debout.
Je veux dire :
Suffisamment debout.
Je veux dire :
Debout et c'est tout.
Je veux dire :
Debout avec l'abstraction des autres dimensions.
Chacun en aura déjà fait l'expérience.
Je suis dans l'escalier.
Ça ne veut rien dire,
Ça veut dire que je ne suis plus qu'
Un mouvement debout.
J'écris que je ne veux rien dire.
Est-ce que cela est signifiant ? Oui, sauf
Dans un escalier parce la parole ici
A été perdue et oubliée,
Silencieusement abstraite, laissée avec
Une paire de souliers.
Je suis dans l'escalier donc et il ne me reste
Qu'à patienter de ce mouvement.
Si je projette mon esprit dans mes souliers,
Je ne serai plus dans l'escalier.
Je serai abstrait et dans aucune sens et donc
Dans tous les sens.
Alors que dans le mouvement vertical,
Je peux juste aller,
Et profiter à être, avec
Mes pieds nus et leur mémoire
Des écorces et des baies glanées.
10. Principe élémentaire d'un cannibalisme abstrait.
Comment faire abstraction d'une chose sans cette même chose ?
Je ne fais donc pas abstraction "de",
Mais abstraction "avec".
L'abstraction n'est donc pas une abstraction, c'est un affect.
Il devient alors nécessaire de reconsidérer la pensée, organe de l'abstraction puis,
Dans la satiété cannibale,
Regarder la nature revenir.
11. Ma cache
Dans l'escalier On est seul Muet Rêveur Dynamique Vertical Engagé Libéré du sol Et totalement absent des lieux où l'on est naturellement attendu.
Si par hasard nous devions le conscientiser,
Nous voudrions y passer la vie entière.
L'escalier est donc bien plus qu'une architecture,
C'est un espoir qui plane c'est
L'espace des égarements insouciants.
Attendre dans un escalier c'est
Devenir la proie
D'inspirations insoupçonnées.
12. Prendre de la couleur.
Être regardé est un art qui dépasse de loin être vu.
Être regardé c'est un luxe qui permet d'être
Plus grand qu'on ne pouvait alors l'imaginer.
Là je suis regardé. Je dois
Être. Je dois
Tenir le mouvement avec lequel
On peut empathir. C'est
Une manière qui
Va Dans
La profondeur.
Ça me donne de la couleur.
13. Il est cette chose dans mon corps qui mange.
Il est cette chose dans mon corps
Qui ne se parle pas.
Il est cette chose dans mon corps
Qui a ton odeur, qui
Bouge avec toi et
Prend ton soleil.
Il est cette chose dans mon corps
Qui me fait être au monde
Et me fait toi.
Il est cette chose dans mon corps
Qui ne se parle pas
Et qui me porte dans
La petite immensité des amours
Cannibales dans
La sauce de mon ventre.
14. Impensées Précises, concises, justes, riches...
Impensées Précises, concises, justes, riches, cohérentes. Improbables. Philosophiques, Poétiques, Dramatiques, Lyriques ! Ni doute ni hésitation. Pas de condescendance ni cynisme. Responsabilisation de l'esprit et du corps. Respect du corps. Feu de cheminée du corps jusqu'à disparition. Oubli. Aller faire du cheval. Respirer le ciel. Regarder ses mains. Faire du théâtre avec son cheval. Meilleure recette.
15. J'ai des plumes.
J'ai des plumes.
Pourtant j'étais sûr
D'être un cheval.
Les chevaux réservent bien des surprises. Ça y est.
Tout est rentré dans l'ordre,
Déjà.
Alors j'apprends
Que nos plumes disparaissent
Quand on veut rester un cheval.
Je dois me le noter quelque part.
16. J'aime les cailloux.
J'aime les cailloux.
C'est parce que je ne suis pas une machine
Que j'aime les cailloux.
J'aime vraiment beaucoup,
Mais vraiment beaucoup,
Les cailloux.
Un jour j'adopterai un caillou.
Je l'appellerai : Caillou.
Avec un C majuscule.
Il me préservera
De devenir une machine.
De devenir mécanique.
Peut être qu'un jour même,
Je serai aussi minéral que lui,
Et que je pourrai vivre au fond D'une rivière,
Vivre de gravités.
Pour l'instant,
Je suis vivant.
17. Je ramasse encore un autre caillou
Je ramasse un caillou.
Je ramasse un autre caillou.
Je ramasse encore un autre caillou.
C'était différent.
Je ramasse encore un autre caillou.
C'est la même phrase alors que
Tout était différent.
Je ramasse encore un autre caillou.
C'est la même phrase alors que
Tout était nouveau.
Je ramasse encore un autre caillou.
C'est la même phrase alors que
Cela me semblait comme être une première fois.
Je ramasse encore un autre caillou. C'est la même phrase alors que
Je suis tout à fait transformé.
Dire est un raccourci
Dont il est agréable
De se passer.
18. La trouvaille
Je sais faire la différence entre écrire "je suis vivant"et écrire que je suis vivant. C'est un improbable projet
Qui a été touché.
19. Je suis l'insignifiance
Je suis L'insignifiance.
L'insignifiance n'est pas une idée mais
Une origine.
Je suis
L'âge de la terre qui
N'est pas un nombre mais
Le mouvement de mon insignifiance.
Je suis
La joie
La paix
D'être enfin,
Plus grand que moi même.
20. Je vais jouer !
Je vais jouer
Je vais jouer toute la journée.
Je jouerai demain encore
Je vais jouer,
Attention,
Jusqu'à tout faire décoller.
Quand je danserai à en voler,
Je serai prêt à tout absorber,
Tout colorer.
C'est la seule digne contre-psychose.
Jouez-vous les uns les autres
Avec moi,
Pour colorer les cadavres,
Rendre vie aux ventres irradiants,
Aux Visages des coins rieurs, aux
Tambours cardiaques des Frénésies orgastiques.
21. L'animalité des joies
Cette vigilance, cette
Manière de Regarder Avec les arbres, D'écouter Avec la berge Et de toucher Avec l'avenir C'est Mon corps explosé dans L'animalité des joies.
22. L'autoportrait Est un homme Stupide
L'autoportrait Est un homme Stupide en stupeur Largué et perdu Immobile et lucide Suspendu au présent vertigineux et Délicieux D'être vivant Et rendu vivant seulement Par l'effacement induit De sa condition naturelle À rendre son mouvement À l'immobilité.
23. Le conique cyclone des incapacités divines.
Le monde.
Le tout petit monde de
Tous ces petits dieux en
Avatars qui
Se signent de leurs vastes vacuités en
Natures mortes et en
Kilomégatonnes de petits commentaires.
Ont-ils la moindre idée de tout ce qu'efface
Une vie de commentaires ?
Par le logos foisonnant,
Les petits dieux-avatars fuient leurs corps pour
Se retrouver dans le désert des fictions.
Les fictions de fournaises des commentaires bouclées d'informations commentées où
Le commentaire est l'information prépondérante.
Disparaître dans les galeries perdues du réseau fondu de plomb obscure des commentaires surrenchéris par le mouvement des peurs mortuaires,
C'est le tribut à payer pour exister dans la dimension des paroles de fournaise.
Le commentaire,
Est un art cyclone à l’œil inversé qui,
Efface, en de profondes immatures insouciantes, des
Centaines de millions d'années d'opportunités à vivre.
Je dois galoper plus loin encore,
Au plus près des cailloux dans
L'ascension des grottes célestes par
Les escaliers lyriques où
Les dieux sont déformés et lus
Dans le mouvements de leur inertie.
"Les chevaux se câlinent avec leurs cous."
Un caillou.
24. Limite
Il existe des membranes contenantes, nourries d'idée conflictuelles, où le chaos peut être un abcès.
Cette limite se touche quand notre nature se fait passer pour une nature.
25. La conscience est l'habit de la mort
La conscience est un dangereux à priori. Cette conscience, qui
À chaque fois précède,
N'est que volonté anxieuse
N'est qu'un projet perdu dans l'avant.
La mort la ronge.
Le cannibalisme me manque.
26. Inertie sage
La pensée est un spectre.
Elle appartient à l'esprit.
L'esprit est un spectre,
Il appartient au corps.
Le corps est un spectre,
Il appartient aux émotions.
L'émotion est un spectre.
Elle appartient au contexte.
Le contexte est un spectre,
Il appartient à l'environnement.
L'environnement est un spectre que
J'habite en fantôme, confondu aux
Lumières. La couleur coule,
Vivance
Chaleur
Joie des cailloux
Inerties sages de
L'avenir paisible
De la fin des temps.
27. La fantasia a supplanté la phantasia.
Le cannibalisme ouvre la voie d'une Scatophilie sensée,
Joyeuse et saine.
Nous appartenons à notre culture.
28. Cannibalisme responsable
Le paradoxe est
La justesse des interactions.
En son milieu, le vide
Maternel des êtres responsables où L'absurde
N'est qu'une
Superposition
Intriquée au vivant.
Le cannibalisme me manque.
29. Le silence de mon intimité
Silence et intimité
Silence et intimité
Intimité et battement respiration résistances relâchement électricité mécanique tension oreille silence
Et intimité Perception des
Températures petites et petites tactilités.
Silence
Intimité mouvante dans un flux d'appartenance à un silence de précieuses présences unanimes d'une globulation collante de mon devenir en direct et hors de.
Je
Suis hors du silence et c'est
Mon intimité.
Le surréalisme c'est faire le bruit de son intimité puis
Penser que penser est un acte terroriste
Me Fait me dire jusqu'à penser que
L'explosion du silence de mon intimité
Est une vaste blague.
Rien ne sortira vivant de
Ma pensée.
Et cela me calme.
La musique des blagues de
Mon intimité me calme.
Le silence de mon intimité.
Le silence de mon intimité.
30. l'équilibre du vent
Le silence confond
Absence et présence,
Ce silence est
Un propos digne.
Il est même une langue
Des plus belles écritures.
Un vide bègue.
Dans mon jardin poussent
Des chevaux.
Leurs yeux sont
Des cailloux.
Je les arrose avec
Un escalier.
31. Conflit dimensionnel.
Le souvenir ne peut être qu'à posteriori.
32. Le vecteur n'est pas un mouvement
Le vecteur n'est pas un mouvement,
Le mouvement donne naissance au temps.
Le mouvement est atemporel
Le mouvement donne naissance au temps.
L'infini est un mouvement,
Pas le vecteur.
Le mouvement donne naissance au temps.
Le mouvement n'existe pas.
Le vecteur n'existe pas.
C'est impossible.
Le mouvement donne naissance au temps.
Le mouvement donne l'espace au temps.
Ma pensée est un vecteur.
Ma pensée n'existe pas.
Problème réglé
Dans la douleur.
33. Lettre anonyme # 3
Impenser est une fonction captivante.
Le déni, l'acte manqué, la sidération et l’hideuse connerie ont tous en commun
Cette zone psychique inaccessible
Que la poésie seule
Est apte à combler.
Aussi,
L'impensable est souvent la caractéristique
Principale
Des intellectuels et
Des revendicateurs.
Il sont à ma recherche.
Peux-tu déclencher le protocole comme prévu ?
Ceci ne peut pas rester en l'état.
(Et préviens aussi Samuel, sinon tout cela n'aura servi à rien).
Adieu.
34. Lettre anonyme # 4
Bonjour madame,
Je pourrais m'appelerJorič Mandravian.
Est ce que cela ferait de moi quelqu'un ?
Absolument pas.
Je ne reste que personne à vos yeux.
Et cela me torture autant
Que cela me soulage.
Je n'ai jamais été quelqu'un
Que lorsque dans un moment de solitude,
Je me suis mis à vous parler alors que
Vous n'étiez pas là.
Depuis je suis à vous,
Tout à vous,
Tant que vous respecterez
Mon désir à n'être
Que dans cet instant
Qui ne vous a jamais été offert.
Merci de tout coeur
35. Maintenant, cheval, Je suis cheval
Maintenant, Cheval,
Je suis cheval.
Et je te promets qu'un jour, Cheval,
Je deviendrai le cerf,
Que tu admirais,
Avant qu'il nous ignore.
36. Mon corps l'insignifiance
À la source de mon intuition,
La vérité
Fourmille comme un soleil.
Mon corps la vérité
Tu n'es qu'un enfant.
Personne n'écoute un enfant parce
Qu'il parle trop
Pour ne rien dire.
Mon corps la vérité
Mutique
Tu te débats parce
Que la vérité
Est un soleil
Une fournaise
D'insouciance et
De paix
Insignifiantes.
37. Négociations contreparties concessions
Négociations contreparties concessions abnégations effacements dévotions abstractions adaptations dons absurdités réinitialisation mouvements créations réflexions observations prolongements maturations regards empathies puretés poésies philosophies sons toucher odeurs couleurs températures corps espaces divinités beautés cheveux animaux sexes paix amour enfants enfants
Enfants
Enfants
38. ô caillou
On ne dit pas Ô caillou.
Ô, C'est déjà un caillou.
On dit ô et puis c'est tout.
Après,
On ramasse le caillou.
Quand on dit par exemple ô rage,
C'est qu'on vient de trouver une rage,
Sèche, simple, indubitable,
Comme un constat,
Comme une trouvaille déstabilisante,
Mais sans surprise.
Comme un caillou quoi.
Ho n'est qu'une honteuse déformation Pour nuire à la réputation du caillou.
39. Oubliez la lumière, Le rythme,
Oubliez la lumière, le
Rythme,
L'énergie.
Le mouvement
Est seule curiosité matricielle.
Il défini tout ce qui est perceptible.
Ne dit-on pas d'une chose
Qu'elle est une chose
Seulement parce qu'elle est en mesure
D'être dans son mouvement ?
L'immobile devient alors
Source mystique
De dimensions inaccessibles...
Parce que nous ne sommes rien d'autre
Qu'un mouvement.
Et l'immobile est ainsi condamné,
Par notre esprit,
Au doute de notre esprit,
Comme je sais l'être,
Au milieu de cet escalier.
40. Plus personne ne sait lire cheval. Plus
Plus personne ne sait dire cheval.
Plus personne ne sait admettre
Qu'un monstre est ce qui nous lie
À ce que nous fuyons, qui est
Ce à quoi nous aspirons, désirons
Au point de le détruire dans
Le plus pur complexe des imbéciles.
Montre-moi, cheval,
Aime-moi,
Cheval, apprends-moi à te dire.
"Hors de question.
Si je t'aimais, tu finirais par me remplacer
Par des machines, comme
Tu l'as fait pour toi-même.
Si je t'aimais,
Cannibale,
Tu me dévorerais.
Ne me dis pas non,
Ne me dis pas.
Personne ne doit dire, personne."
41. Pour l'option échec de vie premium
Marre de la course à la réussite ?
Envie de tout gâcher pour recommencer dans une déchéance libératrice ?
Léopold Sauve te propose ses services d'accompagnement vers l'échec,
Un suivi calibré pour tout foirer avec pertinence et enfin
Être en mesure de s'adapter au monde avec un maximum de cohérence !
N'oublie pas le plus important : automatise les réponses négatives. Sans ça tu finiras toujours par construire malgré toi.
Ne prend pas de risques insensés, choisi plutôt la fatalité !
42. Quatre poèmes intriqués
La poésie est la perpétuelle justification désespérée
Du corps invisible
Dans un monde d'objets.
L'écrire c'est tenter d'échapper à L'imposture De la pensée.
L'intuition devrait être,
Sans filtre, Suffisante à l'amour
Et à la révolte.
Le cannibalisme me manque.
43. La folie exactement
Quel plaisir De
prendre la liberté De
comprendre l'univers. Quelle
illusion joyeusement investie Au
nom d'une science De
l'intuition. Trouver
le cristal des espaces
Temps, Dé-
crire les mouvements Du
cosmos, et De-
Venir le noyau du big bang Co-
llisionner l'infini dans
la lumière Et
vivre le rêve le plus improbable Que
tout était dans mon corps.
44. Rien de plus sérieux
Une affirmation ne peut être que partiellement vraie.
De la même façon, une
Affirmation est toujours partiellement
Vraie. La
Parcimonie est l'ambiance totale.
Celui qui trouve
La vérité n'est qu'un être partiel.
L'affirmation est une malice qui
Ne va pas sans rire.
Il n'y a rien de plus sérieux.
45. Santé sociale en intraveineuse.
La divergence est un Graal qu'il faut chérir avec identité.
46. S'il n'avait jamais été un mot
Le mot est une trahison.
Il est une forme donnée à
L'inintelligible et l'évanescent.
Le manichéisme plombe
L'humanité tout entière.
Si une forme était donné
À son contraire,
Si un mot pouvait définir le
Mouvement de la profondeur
D'une pensée infinie...
L'amour ?
L'amour peut-être oui,
S'il n'avait jamais été un mot
Alors
Oui,
L'amour.
47. Tout les jours Chaque jour À chaque
Tout les jours
Chaque jour
À chaque fois par
Jour après jour du
Début du jour
Jusqu'à la fin du jour et
Au jour le jour d'après comme
Au jour d'avant sûrement
Plus encore aujourd'hui
Ce jour là encore
À ce jour de
Soleil vibrant.
J'écoute cette beauté à répondre au soleil d'un nouveau geste surprenant et cardiaque irradiant de
Jours pénétrants et
Réjouissants qui
Me rappellent à chaque battement que
Je suis vivant..
48. Tuto révolution 5
Manger de la terre.Devenir une flaque. Transmettre son désir À être Un abreuvoir à cerf. Disparaître dans l'humus des attentes. En faire une culture. Oublier l'avenir.
Regarder la nature revenir.
49. Tuto révolution 6
Prendre la pensée à contre pied. Réfléchir à perdre ton temps. Laisser la vie te dépasser.
Regarder la nature revenir.
50. Tuto révolution 6 bis
Prendre la pensée à contre pied. Normaliser l’idée que l'être humain a perdu sa nature sociale. Devenir désespérément seul et fou jusqu'à l'autorégulation.
Regarder la nature revenir.
51. Un animage
Un animage,
C'est un oiseau qui se prend pour ma tête,
Un cheval qui court avec mon corps,
Une araignée de mon visage,
Ou un caillou qui s'appelle.
Les animages
Sont souvent des poules à cœur de bœuf,
Des lézards-poils qui fissurent le sol,
Ou encore l'ombilic lombric de l'ombre
De mon profil carpe à dard.
Les animages dont cette
Faune fantasia phantasia qui
M'emporte chaque matin dans
Son troupeau d'opéra des
Tambours de rivière du
Musée de mes doigts.
52. Un cheval debout et fier m'explique
Un cheval debout
Et fier
M'explique en
Dansant que
La vacuité de mon être n'est
Que la tentative morbide de
Mon esprit à
Déjouer son immatérialité.
Nous dansons ensemble dans
La brume séchée
Par les herbes hautes et matinale de
Ce nouveau printemps.
Tout va bien,
Je suis vivant.
53. Une théorie est sans contexte
Une théorie est sans contexte.
Elle est sans référentiel concret et
Sans mouvement initial.
Je suis vivant,
Sans théorie possible et
La vie est
Un joyeux bordel
Intenable et
C'est ma seule issue.
54. les rythmes émanants.
Une voix
Est une parole
Plus précieuse qu'un discours
J'entends les voix.
Les voix qui disent :
- "Mon corps délassé fait chanter les cailloux dans le chœur tellurique. Ma parole est le chant continue de mon corps dans le moule des humus embrassant les cailloux. Ma voix est l'avalanche rugueuse de nos attractions."
Elles le disent comme ça, mais d'une seul coup.
Les voix parlent beaucoup d'elles,
C'est leur nature et
Dans leur écho s'est blotti le lyrisme.
55. caillou figure
Les cailloux sont simples, fiables,
Imperturbables et pleins d'autorités.
Une fois dans la figure,
Tout devient clair et
Inutile d'ajouter autre chose.
Le caillou, c'est le stade ultime
De la raison.
56. Quitter la fuite
Je suis dans mon escalier, j'aime respirer l'idée que chaque marche où mon pas se pose est l'étage qui m'importe.
Le rythme des étage m'est l'amour d'une verticalité transversale et dans cette musicalité je
Monte
Et descend
Puis monte
Et descend puis...
57. dérivée de l'image
J'aime les mathématiques.
Par exemple :
La présence est la fonction dérivée du corps.
Le corps est la fonction dérivée de la danse.
La danse est la fonction dérivée de la réaction.
La réaction est la fonction dérivée de la perception.
La perception est la fonction dérivée de l'interprétation.
l'interprétation est la fonction dérivée de la culture.
La culture est la fonction dérivée de l'image.
L'image est la fonction dérivée du mot.
Le mot est la fonction dérivée de la phrase.
La phrase est la fonction dérivée de l'information.
L'information est la fonction dérivée du capitalisme.
Le capitalisme est la fonction dérivée du concept.
Le concept est la fonction dérivée d'une drôle d'idée.
Et à l'inverse également :
La phrase est la dérivée du mot.
Le mot est la dérivée de l'image.
L'image est la dérivée de la perception.
La perception est la dérivée du corps.
Le corps est la dérivée de la Terre.
La terre est la dérivée du cosmos.
Ce qui me prouve que :
Pour ma pensée
L'objet est une dérivée de ma perception qui est une dérivée de mon ressenti qui est une dérivée de mon image qui est une dérivée de l'information qui est une dérivée du mot abstrait qui est une dérivée de la phrase qui est une dérivée du concept qui est une dérivée du cosmos qui est une dérivée de l'intervalle de ma connaissance dans le tenseur social.
Soit
X l'objet remarquable
Et X⁶ la densité du mot abstrait qui le porte. "D'où cette étrange fascination !"
MAIS !
Pour mon corps narcissique omniscient inconscient,
Le concept est une dérivée de la phrase qui est une dérivée du mot qui est une dérivée de l'information qui est une dérivée de l'image qui est une dérivée de mon ressenti qui est une dérivée de mes perception qui est une dérivée du sujet concret dans le tenseur du cosmos.
Soit :
x le mot concret
Et x⁶ est l'intensité réelle de ce qu'il représente pour un ver. "D'où cette intense inspiration !"
Conclusion à ras terre,
Si on fait se rencontrer à vitesse de croisière la pensée et le corps nu comme un ver dans un mot investi à 1g, nous avons des mots lourds comme 500 soleils au moins (x⁽⁶*⁶⁾).
Cheval
Caillou
Escalier
Cannibale
Est une constellation de 2000 étoiles de masse dans un seul ouvrage poétique.
58. Entre
Entre.
C'est souvent entre dont il s'agit.
Tout ce qui est important est invisible parce qu'il est toujours
Entre.
Entre des choses suffisamment contraignantes pour
Capter
Toute mon attention.
Ces "choses" qui m'empêche d'accéder à cet endroit
Extrêmement mobile et confortable,
Chaleureux, inutile et où tout demande à être :
Entre.
Le seul endroit escalier où l'on n'est plus perdu.
Escalier est aussi un adjectif.
59. Être acteur
Être acteur c'est
Être en mesure de faire surgir la dramaturgie malgré soi.
C'est n'être plus que le vecteur des lois du cosmos
Par la manifestation des processus du vivant
Et hors de la pensée et de la volonté.
C'est non le travail d'une seule vie, mais
Celui d'une communauté entière
Investie dans le mouvement de la raison.
60. je ne suis plus que le rayonnement de mes perceptions
Je disparais.
Je perçois mieux.
Je perçois mieux depuis
Que je disparais.
Je perçois mieux l'invisible depuis
Que je disparais.
Je vois plus clair depuis que
Je vois
À travers.
Je sens plus fort depuis
Que je
Suis ce corps transparent.
Je suis plus au dedans qu'au
Dessus du
Visible quand
Je suis
Disparu dans
L'en dehors depuis
L'en dedans des matières.
Je suis au jour disparu,
Nu d'apparence sans plus aucune
Frontière.
Libre dans je ne suis plus que le rayonnement de mes
Perceptions.
61. La source impensable
De quoi "je" est-il l'image ?
Quelle est cette chose insondable, inquantifiable,
Qui est à la racine de la parole
Et qui annonce le vivant ?
Il est la source impensable des imprévus les plus troublants.
62. la vérité objectale
Doit-on arrêter de penser dès qu'une réflexion sort des lois objectales ?
C'est une tendance contemporaine triste à mourir.
À mourir.
63. lettre anonyme #2
"Je vous attends.
Vous négligez votre disposition à
Être, dans mon esprit,
Absolument tenace
Et
Vous vous accrochez avec
Cette insouciance irresponsable de
L'innocent.
Merci de vous faire oublier,
Par pitié.
Enfin, c'est la loi des des choses !
Vous donnez l'impression qu'être oublié est de toute passivité et
Dans votre confort vous restez marbré dans ma rétine.
Non, être oublié est
Une activité qui demande beaucoup de concentration.
Je vous rappelle donc, avec lassitude et autorité, que
L'on oublie que ce dont on se souvient qu'on a oublié.
Sinon l'oubli reste tout à fait nul et aurait
Très probablement
Disparu depuis longtemps.
64. Le courage de la revanche
Pour me venger, je deviens seul.
Mais pour la revanche, je m'affecte ainsi :
Dans l'excès pour la justice et
Dans le courage pour l'absurde justesse.
65. Être entre
Être entre,
C'est être une
Ondulation D'espace. C'est être
Au cœur de la lutte c'est
L'équilibre que
Chaque mouvement désir.
66. Être ou ne pas être un caillou
Être ou ne pas être
Un caillou.
Telle est la question existentielle de
L'objectivité.
Le caillou est tout à fait subjectif.
Il est caillou
Depuis l'intérieur jusqu'à l'intérieur.
Il existe pour lui-même et cela suffit à sa maturité
(La maturité du caillou est une dissolution ionique millénaire jusqu'à disparition totale, céleste et diffuse).
C'est en ça qu'on le jalouse, nous,
Humains condamnés aux autres.
67. La science exacte de l'absurde
Être vivant est la science exacte
De l'absurde.
Quand la convenance est droite mon
Esprit s'échappe
Dans les géométrie molle
Du caillou confortable,
Des nuages de pierre,
Dans l'adrénaline des méditations jusqu'à ce que
L'oiseau du tout
Enracine ses mains dans
Mon ventre magmatique.
Mon œil lucide alors
Dévore
Les autoroutes de mon humanité.
Le cannibalisme me manque.
68. Issue anthropique
Dans le spectre concret
Je suis vivant.
Je rie.
Et parfois, à contre sens, je pense.
C'est une bonne récréation pour le passionné du désespoir que je suis.
Explorer les questions pour accumuler les phrases,
Cultiver ma dissociation dans le plaisir de discréditer mes sens,
Discréditer la force du constat du concret,
Tout cela me rapproche du monde anthropique,
La Terre
Anthropique au delà
De l'humanité même.
Le cannibalisme me manque.
Je rie.
Je suis vivant dans
Le spectre du concret.
69. Bébé crocodile
Absence et cruauté
-Secs-
Se sont unies.
Elles ont donné naissance
Au désir
Sec.
À ce moment, loin des feux
Secs,
Un renardeau, au souffle truffe court sur,
Poils soyeux des racines sous sol sylvestre,
Découvrait les longues secondes de
Sa première radiation au jour.
70. De l'oubli de la rigueur du devoir du monde
De l'oubli de la rigueur du devoir du volontarisme de l'isolement dégénéré de la suffisance du fascisme obscure et pensif du racisme ignare et de l'incompétence des idéaux établis par le peuple pour que tienne l'illusion des privilèges.
Le monde.
Ne soyons pas pudique.
Le monde.
C'est le monde.
Le monde rond.
Mon monde.
Que je regarde.
Je regarde le monde.
Mon regard tombe.
Mon regard par terre.
Mon regard se tortille,
Percé par la vision du monde.
71. J'habite ce qui m'arrive.
J'habite ce qui m'arrive.
Seul responsable du vent qui passe,
Je sors les voiles.
Dans le vent le mouvant
Imprime l'explosion de ma présence.
Bonheur insaisissable,
Il me suffit.
J'habite le vent des lumières.
72. À cheval sur le vent
J'habite le monde une maison un
Escalier L'ombre de cet arbre un jardin
La compagnie d'une mouche
Le ciel des fumée le bruits des hommes le parfum des crânes
La litière des dieux la lumière du temps un
Tube de dentifrice.
73. La force de la vérité
Je répondrai toujours cheval, quelle que soit la question.
Avec cette réponse je
N'ai plus besoin d'autorité.
74. Un amour lucide
L'arbre derrière moi
L'odeur de la rivière
Les sons sourds des hommes
Et les nuage quadrillés une
Semelle dans un trou de taupe
La lourdeur de la lumière dans
La mémoire de la blondeur là
Où les regards convergent il y a
Cet amour que j'ai
Longtemps cherché
Comme un con
Dans tes féminités.
75. Saint-Caillou
Le cailloux,
C'est de la lumière fossile.
C'est le tamis du temps, c'est
La crotte terrestre qui témoigne
De dieu en chaque endroit.
76. Vivant comme un caillou
Le caillou est à la fois inerte et en même temps il est immobile.
C'est la résonance entre ces deux états qui
Le rend si désirable.
77. Lettre anonyme # 6
Lettre anonyme # 6
Bonjour,
Il a vos yeux.
Si vous le croisez vous
Ne pourrez pas ne pas le reconnaître.
J'aime que vous le sachiez.
Vous vivez dans la même ville.
Je le sais parce que longtemps on m'a fait croire qu'il était mon frère.
C'est faux.
Vous n'êtes pas mon père.
C'est notre seule certitude à tous.
78. Ma destinée
Qui prend soin des cailloux dans ce monde hein !?
Qui !?
Un jour ils vont partir et on sera bien embêté.
Imaginez la Terre sans son squelette sans ses
Cailloux.
Comment pourront grandir les enfants
Et les corbeaux
Sans les cailloux ?
79. Tu es mort cheval. Pour te remplacer
Tu es mort cheval.
Pour te remplacer j'ai
Brûlé la terre de tes foulées J'ai
Sorti le métal de ton pays j'ai
Fait la machine.
Elle n'a pas tes yeux, cheval.
Elle est seule et folle, cheval.
Et maintenant dehors, cheval,
Elle efface le souvenir de ton ombre, cheval
Elle nous fait t'oublier, cheval.
Sa frénésie dévorante
Avale le temps où autrefois, Cheval,
Je t'admirais,
Toi, et mon pays, cheval.
Cette machine mon ami,
Me fait gagner beaucoup de temps et
C'est le temps qu'il me faut
Pour te pleurer,
Cheval.
80.
Cheval est un mot écrit
Qui est l'image du mot parlé cheval
Qui est l'image du souvenir cheval
Qui est l'image de l'utopie cheval.
Alors qu'un cheval,
C'est l'image de dieu et que Dieu
Est l'image du cheval.
81. L'entre est l'antre où s'engouffre le reste
L'entre est l'antre où s'engouffre le reste. Ma pensée a tout transformé en rêve.
Le rêve a éteint le desir et
M'a offert l'envie
D'un ventre insatiable.
Je traverse le monde
Et rampe, creux,
Taenia.
Entre moi-même ne reste que
Le creux.
La faim, le vide,
Est tout ce qui me reste,
Mais aussi
Le souvenir d'une promesse
Qui disait "L'entre est l'antre où s'engouffre le reste."
Je ne savais pas qu'ici
Une promesse était une phrase.
Et alors je me vide du vide et trouve
Qu'une phrase est aussi son inverse.
"L'entre est l'antre ou s'engouffre le reste."
Quel autre nom pour les trous noirs ?
"Je suis un puits de mouvements."
82. Upgrade Nietzsche
D'un côté il y a
Un autre côté.
L'entre deux distingue.
Plus qu'une séparation c'est
Une différenciation.
Un mur n'est jamais qu'une différenciation faite
Entre
Deux représentations de l'espace.
Le mur est l'interface.
Le visage est une interface.
La peau est une interface.
Le souvenir est une interface.
Je suis une interface.
Vivre l'interface dans l'obstacle
Est une métaphysique cosmogonique D'avenir.
Nietzsche is upgraded.
83. Ils existent
On peut penser. Au peut aussi penser que. On peut penser comme. Il y a plein de façons de penser.
J'en ai vu qui pensent étrangement.
Ils pensent avec une voix
Et ce n'est pas leur voix.
Et bien ils pensent qu'il entendent
Une autorité.
Et cette autorité valide ce qu'ils ne savaient pas encore.
Ils se disent alors qu'ils pensent et que maintenant ils savent.
Alors ils pensent qu'ils pensent et qu'ils savent puisqu'ils le tiennent d'une autre voix.
Ils ne savent pas qu'ils ne savent pas
Parce que savoir c'est bien avant penser et alors
Dans le flou total le plus simple c'est encore de penser qu'ils savent.
Alors ils disent que comme ils arrivent à savoir, c'est bien qu'ils savent ! Non ?
Ces malheureux n'arrêtent jamais.
84. L'erreur nécessaire du possible
C'est très amusant, réconfortant et pertinent de réaliser que pour
Qu'une chose soit possible,
Il doit nécessairement avoir une erreur.
85. Mon plus vieux secret
Je n'ai appris à marcher
Que pour monter le cheval
Et feindre le sentiment cannibale
De l'avoir accouché.
86. une autre dérivée
Le cheval n'est pas courageux, ni fier, il n'est pas savant, il n'est pas fort ni consciencieux, il n'est pas lucide, pas rapide, encore moins il est beau, il n'est pas libre non plus, pas affûté, pas perspicace.
C'est un cheval.
Un cheval !
Il est le courage, il est la fierté, il est le savoir, la force et la conscience. Le cheval est la beauté. Il est l'art, l'art éternel et radical. Le cheval est la lucidité, la vitesse. Il est l'affût et la vérité.
Il est cheval.
Cheval.
Che->val !
87. Une trace nette
Les anthropologues du futur nous étudieront comme la société paradoxale de la
Démocratie d'un peuple psycho-logiquement incapable de se sentir responsable.
88. Lettre anonyme # 5
Monsieur,
J'ai bel et bien remarqué votre désir à esquiver sans cesse.
Vous esquivez les situations, les personnes, même celles qui vous sont chères.
Pourtant je sais que vous profiter de vos solitudes pour rouspéter,
Prenant une salière pour votre patron, ou votre chaussure pour votre père. Alors,
J'imagine que si vous vous en prenez aux fleurs, c'est pour mieux vous dispenser de vos amours !
Vous n'echaperez pas à vous-même monsieur.
Elle a besoin de vous,
Et moi,
D'elle.
89. AntiFreud
Penser, C'est mourir un peu.
90. Plonger Se sentir à l'intérieur
Plonger se
Sentir à l'intérieur
L'apesanteur
De l'insignifiance
Et
La dépendance
À l'invisible
Plonger et
Sentir
Sa chair
Ressentir
L'écho
Du plein
Avec
Son vide.
Plonger
91. le mouvement importe
Le mouvement, c'est
Tout ce qui importe.
Le mouvement est tout ce qui importe et pourtant
On s'acharne
À ne voir que les formes.
Elle est là,
La seule tragédie de l'humanité.
92. 1kg de dires
C'est d'une densité dont
Il s'agit alors
Arrêter
De chercher un sujet
Est une bonne Mèche.
93. tel caillou
Ce qui me manque est
Ce que je n'ai jamais vu qu'en rêve.
94. L'incendie de crins
Cette nuit,
La couleur de la terre
S'échappera des naseaux
D'un cheval
Qui dort.
Demain le cheval rouge
Aura chargé la Terre
De son souffle chaud
Demain le cheval rouge
Ouvrira la Terre
Pour naître le soleil
Dans le ciel des sabots.
Et moi je me lèverai tôt,
Trop nu trop humain,
Pour espérer brûler
Quelques divinités.
95. Cheval
Continuez à écrire des poèmes,
Moi je n'écrirai plus que
Cheval. Cheval. Cheval.
Un cheval.
Le cheval.
Ce cheval.
Cheval.
che->val.
96. Curiosité
Un bruit m'a rendu curieux.
Un vent m'a rendu curieux.
Ce parfum m'a rendu curieux.
Ton grain m'a rendu curieux.
Quel intérêt à cette curiosité ?
Quel intérêt à l'intérêt ?
L'intérêt est une curiosité quand
Il rebondit.
97. De l'autre côté du visage.
Il y a le visage convexe,
Le visage concave.
Le masque transforme le concave en convexe, et le convexe en concave.
L'égo est un monde retourné il
Fait perdre les faces.
La scène est le masque des situations.
Elle est le négatif des inversés.
Ainsi,
Elle agence les lucidités.
98. tout ça pour ça
Dans l'inversion des gravités, qui S'épanchent des mailles dans L'éther des étoiles,...
Et caetera blablabla...
In Fine,
Il ne restera (de l'humanité)
Que les onomatopées.
99. projet professionnel
Je dois bosser sur ma vision d'éthique stratégique holistiquo sectaire d'inhibition idéale inclue dans un principe de business plan militaire soviétique,
C'est tendance.
Ça va cartonner.
100. Upgrade Orphée
Je veux une peau de pieuvre.
Je suis poète.
J'ai une peau de pieuvre.
Ainsi soit-il.
101. L'oeuvre de l'idéal
Pour maîtriser ma pensée, j'ai dû
Maîtriser mes sens.
Pour maîtriser mes sens, j'ai dû
Maîtriser mon environnement.
Pour maîtriser mon environnement,
J'ai détruit.
Maintenant que je suis le seul maître
De mes tristesses,
Je me retrouve
Condamné à la solitude. Voici
L'œuvre de l'idéal.
102. Sur l'épaisseur des sens.
Ma plus petite colère
Est la plus signifiante. Plus
Que mes plus immenses joies. Je suis
Minuscule parfois,
À peine présent, prêt,
Disponible à l'affect, là-haut,
Sans boussole dans
L'épaisseur des verticalités.
103. L'eau qui le gorge
Le cheval est fier.
Fier comme son regard,
Gorgé comme un puits.
Il est fier malgré lui,
Le puits décide-t-il de l'eau qui le gorge ?
C'est ce qui le rend curieux,
Et muet.
Cheval,
Apprend-moi la poésie.
104. Le nihilisme est un anthropomorphisme
Le nihilisme est un anthropomorphisme pernicieux.
Il faut beaucoup d'orgueil pour
Constater que tout n'est rien.
Alors qu'il faudra surtout beaucoup de courage
Pour constater que
Je suis moins encore ;
Car c'est ici admettre
L'autorité
Des beautés invalidées qui m'entourent.
105. Lettre anonyme # 1
Ma main est un héritage
Hors d'âge
Et inutile.
C'est ma joyeuse paresse qui,
Dans sa participation à l'évolution du
Monde, a rendu inutile ma
Main et ses pratiques.
L'évolution n'est plus qu'attentes.
J'attends.
J'attends le spectacle
De ma disparition.
Une disparition prophétique.
Je suis
tellement excité
De ne rien faire.
Merci de ton attention,
Laisse-moi.
106. Lettre anonyme # 7
"Je suis tellement désolée.
Je ne voulais pas.
Disons que j'ai cru que ça serait sans conséquence.
Vous ne méritez pas cela.
Je ne peux plus vous regarder dans les yeux sans que vous découvriez la vérité.
Je dois partir et ne plus jamais vous croiser.
Avec un peu de chance, vous ne remarquerez pas ma disparition.
Je ne veux pas me confronter à cette idée non plus,
C'est insoutenable."
107. Lettre anonyme # 8
"Monsieur,
Excusez moi s'il s'agit d'une erreur mais
J'ai reçu, ou je ne sais trop comment dire, j'ai
Perçu Un message.
Ce message me disait d'écrire une lettre à cette adresse.
C'est cela, la télépathie ?
Pourquoi moi ?
Saurez-vous recommencer ?
Cette adresse existe-t-elle ?
J'ai tellement de question depuis.
Je ne reconnais plus le monde que j'ai appris.
Dîtes-moi que c'est une erreur.
Merci."
108. Coupé du cheval
Je me demande.
Vraiment je me demande si
Quelqu'un
A déjà vu un cheval.
Et franchement je me le demande parce que
Tout m'indique le contraire.
109. La profusion n'est pas la densité
Quand je crée je crée pour
Fuir la profusion d'un monde Inintelligible.
"Une araignée rouge me court sur le bras,
Empêtrée dans mes poils.
Et je ris beaucoup,
Beaucoup
Plus qu'elle."
Tout devient beaucoup plus accessible après.
110. Tuto révolution 4
Axer les regards vers le soleil
Jusqu'au noir.
Jusqu'à ce que l'objet
Perde sa façade.
Alors confondus dans les essences,
Nous recouvrons nos dépendances aux
Intérieurs et
Aux fréquences des liants
Pour enfin
Écouter la nature revenir.
111. Tuto révolution 6 bis
Embrasser les tendances.
Je suis totalement rassuré, l'humain n'est plus un animal.
Notre degrés de conscience est nul et c'est ce qui nous distingue des animaux.
Je suis un spectre de moi-même et je hante un paradis perdu.
Regarder la nature revenir.
112. Insister
Continuez à écrire des poèmes,
Moi je n'écrirai plus que
Cheval. Cheval. Cheval.
Un cheval.
Le cheval.
Ce cheval.
Cheval.
che->val.
113. des cycles de la paresse
Il faut apprendre à estimer avec justesse la fréquence des cycles de la paresse.
Sans quoi elle pourrait disparaître.
Et si cela arrive,
Que vais-je devenir ?
114. Bonne entente
Je suis un imposteur. Ce n'est pas un syndrome, c'est un compromis.
115. Parole de Cheval
C'est un cheval qui me dicte ma pensée.
Notre amour lui manque.
C'est un cheval avec des dents
Et quatre sabots.
"Les soies des courses
Folles
Sont
Les hormones du ciel.
Hennissements
Joie
Fierté
Animal sexe
Totem abondance
Fleur de fumier."
Signé : Cheval.
Merci Cheval.
116. Cheval~Cheval~Cheval~
Cheval
Cheval
Cheval galop
Matière sabot
Matière cheval
Esprit matière
Sang eau cheval de cou
Cou de cheval course galop de cou
Matière sabot course cou cheval
Broute boit cou paille vide-rivière
Éteint vent cheval frappe écrase galop
Souffle fort fort caverne du cheval pierre de sabot moulin à pierre vallée du cheval Cheval~Cheval~Cheval~
Jusqu'à
Repos du soleil.
117. Constater dans l'écoulement Des
Constater dans l'écoulement
Des paradoxes
La dure pertinence
De la confusion la
Douce persistance des fréquences des
Disparitions.
118. Sans titre
Crise du dicible.
119. Dynamique du vide
Dans l'isolement,
La brûlure
Est un goût.
120. Repos
Farine ouate chaude cendre à blé tendre
Attendre
Mon
Squelette sec pince traque @ the end
Objet crabe mort
Attendre
Que l'ennuie me saigne.
Papier gratte balais à mouche
Pupille pâte peine pupitre à pitre.
Ancré d'encre oreiller d'oreille en pied de nez
Zèd
Attendre
Plus que de raison.
121. Flowed wind
I flow the time
Like I'm the wind
I flow the wind like
I'm the time I'm the
Savage Time
122. Les communs immortels
Il suffit que quelqu'un trouve un caillou
Pour que tout le monde le désire.
Alors que quand un caillou trouve quelqu'un
Tous les cailloux éprouvent une joie.
C'est la principale différence entre nous et le cailloux.
Nous avons l'idée du désir en commun,
Ils sont le commun de la joie.
123. L'amour du vide
L'attente visse.
L'attente perce.
L'attente tourne.
L'attente bois
Fendue sauf si
Troué. Le trou,
L'espoir,
Le creu,
La prémonition,
L'assurance,
Le vide.
Le vide est
Seule certitude de l'esprit.
Les frites
Sont là
Pour colmater les vides de mon esprit.
Les frites étouffent les vides.
Les frites comblent les vides secs
Et béants
Glissant dans
La mayonnaise des emballages
Cartonnés de mon
Regard bauf à frites.
L'inadmissible kebab d'or
Offre la résistance
Du vide satiété jamais rassasié.
Le grec surgit magiquement sémite.
Chaque frite est un vide qui s'imbrique
Dans une autre frite.
C'est fou cette tendance
À manger des frites
À Défaut d'étoiles.
L'amour du vide
Passe mieux
Avec de la mayonnaise.
124. Je promets de ne donner aucune définition.
L'art c'est représenter le monde pour le rendre intelligible.
125. L'hôtel des égarés ****
Les gens perdus
Passent et sont
Des Gens de passage des gens
Sans voyage.
Un hôtel
Se dresse
Cet hôtel improbable,
Accessible à tous,
Répondant à chaque
Direction inattendue in-
Espérée. Cet hôtel est Là.
Là,
C'est,
Un espace,
L'espace de ta densité traversé par
Un immense escalier.
126. Pas besoin de sermon.
L'échec, c'est la matrice.
Rien ne me permet d'en douter.
J'ai la foi.
Dieu adore les blague.
127. Exemple de blague divine
La discipline, c'est miser sur l'ordre, la soumission à l'idée, dans la promesse d'une punition. C'est un protocole qui nous extrait du plaisir dans un soucis d'efficacité.
Il faut du courage pour se soumettre volontairement à une discipline, Pour s'offrir à la punition.
S'extraire de la discipline, de la punition demande du courage ?
Etre libre n'est pas se libérer.
Se discipliner, c'est admettre notre incapacité à nous adapter, à improviser.
128. Paradoxe de la redondance, mécanique de l'idée.
La fatalité seulement sait entraver
La fatalité.
129. plis croisés
La foudre est une rivière
Que la mort a rendue verticale.
130. La joie
La joie n'est véritable
Que quand elle est un pas de danse
Entre
Deux cailloux.
131. La musicalité est un art
La musique est une discipline où
La musicalité est un art.
La poésie est une discipline où
La musicalité est un art.
Le théâtre est une discipline où
La musicalité est un art.
La danse est une discipline où
La musicalité est un art.
La pétanque est une discipline où
La musicalité est un art.
132. La plume croasse l'herbe.
La plume croasse l'herbe.
C'est une bonne direction.
La plume croasse l'herbe.
Cela demande plus d'attention.
Il faut beaucoup se concentrer
-La plume croasse l'herbe-
Pour que cela finisse par exister.
Une fois que
La plume croasse l'herbe, et
Pour de bon,
Nous pouvons respirer.
133. Le eisèop
Le eisèop
C'est l'inverse de la poésie.
C'est son processus inversé.
C'est confondre le mot cheval,
Avec le cheval.
C'est confondre dieu
Avec un mot pas drôle.
On appellera cela la
Littérature,
C'est plus bourgeois et
Plus facile à prononcer.
134. Le latin est une sensation obligeante.
Lyricismus notiones valde male sustinet.
(Le lyrisme supporte très mal les concepts).
Ius non habemus ut pulmenti.
(On a le droit de ne pas aimer la soupe.)
Et non sicut pulmenti.
(J'aime pas la soupe.)
135. Le soleil est un cheval.
L'abstraction de la parole
Rend au monde
Sa forme lourde.
C'est elle
Qui donne au poète.
136. Densité du caillou
Le silence
C'est l'affect
Qui a changé de référentiel.
C'est l'écoute de
L'écho devenu intérieur.
137. Le sol Est simple
"Le sol
Est simple
Ma chair
Est sourde
Et toi
Coupable."
Floraison régime de fureur à vivre
Boule à passoire de flux
Arrosage
De libres riens
Aux silences
Des rires cantates des
Eaux d'un flot transparent transperçant les
Encres des encore et
Du mouvement des attentes dues des
Prochains battements de cœur.
Mais le sol
A disparu.
138. Les imprévisibles
Les imprévisibles jaillissent de toutes parts,
En permanence.
Elles sont les étincelles fécondes
Du présent et des possibles par
Les sexes de nos libertés.
139. Baptême électronique
Mon téléphone s'appelle :
"Le désespoir des autres".
140. L'oiseau nuage
Nuage
Nuage électrique élect
ricité statique
Ô rage
Brou alliage de cervelle con fuse organorage arc fulgurance lisse
Lumière lien ciel et sol
Tambour du coeur ce
Nuage
Dissipé dissident que même Zeus
Menaçant Agite
Le nuage
Léopold.
141. Où l'amour se trouve une identité
L'humain cherche dans l'humain
Une chose qui ne l'est pas.
L'humain cherche en l'autre le
Confort du vide
Par le plein de soi. Alors
Il crée en l'autre les servitudes,
et toutes ces
Petites morts pensées indispensables et
Faisant déresponsables.
Créer soi-même et
En soi-même le vide libère le monde
De son humanité.
Le vide
Est une source inépuisable
De mouvements transparents où
L'amour se trouve
Une identité.
142. pas d'autopilote sans route
Pas facile de tenir la barre quand on va au milieu
D'un océan
De la douche solaire
Du cœur de l'instabilité
Et d'un horizon
Devenu vertical.
143. Proposition de néologisme : Vériter :
Créer des vérités totalement opportunistes pour
Tenter de légitimer désespérément un égo absolument fictif,
Fatalement illusoire
Et holographique.
144. 0°O
L'eau c'est des milliards de petits cailloux électriques qui font un nuage très lourd au fond des trous.
Quand ça stagne, ça pue.
Comme un dictionnaire.
145. Redevenir animal
Redevenir animal,
C'est retrouver son odeur, ses
Sens, son visage, une
Parole hors des fictions
Une parole qui parle aussi
Aux arbres
Et à mon épouse.
146. Verle melre
Répéter, s'obséder,
C'est fuir un monde de progrès.
Mon cerveau bègue rêve
Aux merles où chaque ver est
Un seul mouvement dans un décor mouvant.
147. Tuto révolution #1
Détruire les egos en masse,
Avec pertinence et urgence et
Regarder la nature revenir.
148. Like l’éclatement
Un post sur un réseau social, c'est
Une lettre anonyme dans
L'irresponsabilité de l'adressage nul.
D'un point de vue métaphysique, c'est un message à son égo.
L'égo, se nourrissant par lui même,
Gonfle d'autophagie et
Attends l'éclatement.
Like l'éclatement des autres et
Regarde la nature revenir.
149. Limite et horizon noir
Une limite n'est qu'un vecteur qui emmène dans une autre dimension.
C'est aussi improbable que vertigineux, émancipateur en tous points.
Quand on croise une limite, on comprend qu'on était pas encore au bon endroit, pas assez ouvert pas assez
Loin
150. Penser tue
Une nature morte est une représentation juste de la pensée.
Organiser son modèle, c'est symptomatique d'une volonté à stopper le mouvement du monde.
Mais la nature n'est pas faîte ainsi.
La phantasia est un bouquet de couleur,
La lumière est le champs du mouvement,
L'esprit est en chasse dans la fantasia des représentations.
L'imaginaire n'est que culture formaliste et perverse lorsqu'il est réduit à un idéal :
C'est une nature morte.
151. Voici un caillou
Voici un caillou
C'est un caillou
Il a beaucoup voyagé
Regardez comme il est paisible et tranquille
On dirait qu'il dort alors qu'en fait
Il danse.
Mais c'est très très lent
Beaucoup trop lent pour nous.
Merci Caillou
152. Nouveau spectacle !
Deux cailloux sous hypnose peuvent faire de grandes choses !
153. fonction dérivée du vide
Poème de réconfort pour le marginal :
Le plus dangereux chez l'aiguille
Ce n'est pas la pointe,
Mais là quantité d'absence qui l'entoure.
154. Le périnée
Il existe un endroit
Où les choses se trouvent,
Et qui révèle tout
Le mouvement polymorphique du monde.
155. Irresponsable
Écrire est l'acte irresponsable qui
Confie mon intimité
Aux inconnus désaffectés.
Ma parole rouillera statistiquement
Dans ton ventre
Comme un sanglier sous la lune,
Assis et repus sur un matelas
De seringues et verres pilés
Oubliés dans
Une décharge barcelonaise.
Ma parole est
Ta pensée est
Perdue dans
Notre peur à
Nous connaître.
156. l'obsolète littérature
L'écriture est un champ entre deux invisibles.
L'invisible est sans forme.
L'informe est mouvant.
L'écriture est un champ entre deux mouvants.
La littérature a pris l'écriture et l'écriture est l'écriture littéraire.
L'écriture littéraire est une forme figée qui commente le mouvant.
L'écriture est obsolète,
Déjà vouée dans un futur certain
À se faire bouffer par les narcisses à la racine.
La pensée n'est qu'un accessoire rendu sacré par ceux qui savent en faire un privilège.
157. le ridicule
Le ridicule est un risque qui impose le respect.
Il est de ces actes les plus courageux
Qui forgent les plus grands esprits.
158. les beaux
Dans mon village j'ai remarqué que tout le monde était beau.
J'ai trouvé ça trop louche.
J'ai déménagé.
Ça va mieux.
159. paire d'oubli
L'oublie marche par paire.
Dans une efficacité redoutable on est
Aisé d'oublier cette précieuse première fois où l'on a
Malencontreusement marché, avec
Une chaude chaussette
Sur une éponge mouillée.
Le désagrément est si fort que l'instinct
Fait le deuil
Dans un instantané déni.
Et alors il est fort probable que la seconde fois arrive
À grands pas et
Cela se fera sûrement
Dans un équilibre parfait
Et mousseux
De gesticulations d'orteils
160. Sans boussole
Le paradoxe du penseur
C'est qu'il cherche l'imprévu
Dans la construction
De ses propres attentes.
161. rester bredouille
Ce qui m'est important n'est pas ce qui est grave.
N'est grave que ce qui est sévère.
Ce qui m'importe, c'est
D'aimer l'air qui entre par ma respiration,
Ce qui m'importe, c'est
D'aimer vivre mon bras délicat et
Kinesthésique qui s'élève gratuitement sans but et qui
Espère l'improbable rencontre du vide et du creux dans
Une feinte déception
À rester bredouille.
Rester bredouille,
Voilà ce qui m'importe.
162. tout s'est changé en oiseau
Tout s'est changé en un oiseau,
La terre s'est changée,
L'herbe s'est changée,
Mon œil,
Ma bouche mon
Ventre mon pied le
Lit et la litière Du cheval,
Tout s'est changé en un oiseau.
Maintenant l'oiseau vole sans ciel
L'oiseau vole en lui-même
Fou comme un vent chaud,
Fou comme un oiseau,
Parce que tout s'est changé en un oiseau.
Alors l'oiseau braille,
Tout là-haut.
Il est fou cet oiseau de tout,
Et c'est tout ce qu'il voulait.
Il est fou cet oiseau de tout et
Il chante les tremblements de terre.
163. fin
écrire est repousser l'échéance des regrets