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L'œuf du ciel

L'oeuf du ciel
Les écrans sont propres.
Les murs d'écrans sont cleans, 
Des vitrines d'écran à cœur multiples encoquillés 
S'agglutinent en murs de paroles lavées.
Les murs eux-mêmes sont cachés, encoquillés, cleans et propres.

Les cœurs en coque plastiques sont des cœurs d'esclave 
Là où et quand
L'esclave à besoin de son maître.

Ce nègre est un nègre nouveau.
Ce nègre nouveau est décoloré.
Ce nouveau nègre est un cœur multiple à coquille de plastique encoquillé et décoloré au savon.

C'est un esclave.
    Ne peut plus être fier,
    Ne peut plus se tuer,
    Ne peut plus souffrir,
    Ne peut plus être oublié plus encore,

Il ne regarde plus les courants d'air.

Un esclave
    Ne peut plus être fier,
    Ne peut plus se tuer,
    Ne peut plus souffrir,
    Ne peut plus être oublié plus encore,
Et surtout
    Il ne peut plus être peintre.

Dans ce nègre il t a d'autres nègres.
Un monde entier de nègres.
Avant ils étaient des clowns.
Maintenant ils sont pleins de nègres.
Les nègres sont l'écran.
Devant eux le reflet. Dans eux le reflet.
Dans chacun d'eux le reflet ; 
Un reflet de rêve de clowns.

Les nègres translucides sont le cloaque ailé 
Qui pleure sa merde sur le monde
                Qu'il continue à faire naître.

L'oeuf du clown est bris é dans le ciel vertical,
Brisé dans le ciel vide de l'esclave qui
Pleure maintenant son guano
Pour en maçonner la ville.

Ce goudron, le pansement, 
Ce joint qui uni par la colle,
Il est l'anneau du cloaque divin ;
Du dieu qui s'la colle dans
L'espace toxicomane.

Regardez ma télé-vision et
Voyez l'empreinte fossile
De vos fientes érigées ; Elles sont les
Cages à esclave en verrues lépreuses d'asphalte.

Maintenant que tu es là,
Logé dans les tuyaux de mes tornades.
Regarde ma télé-vision.

Regarde-toi dans ma télé-vision,
Petit bit rouge noyé dans l'horreur.
Collé-noyé dans ta toile de savon,
Toile de stats psychologiques
Et de mamelles scolaires ;

Regarde-toi dans cette toile,
À te laisser manger
Par un soleil de merde.

Regarde ma télé-vision, 
Tu y verras des publicités.
N'as-tu donc jamais entendu ce mot ?
Publicités ?

Cette chose dont tout le monde raffole.
Cette chose qui te tient
    en vie,
    au monde,
    actif.
Cette chose qui te fait payer
    tes absences,
    tes absences, et
    tes absences.

Regarde mes publicités,
Après ce sera le film :
Le grand film,
Le plus grand,
De ta vie d'attention
De ton corps imberbe et fermé 
Où rien d'autre ne transpire
Qu'une odeur carcérale libre.

Regarde-toi
Légèrement habillé,
Dans tes haillons colorés,
Le regard porté d’espérances vaines.
Et regarde-toi déshabillé,
Dans la lumières de mes publicités.

Et regarde-y-toi, 
Avec les autres,
Quand vous y êtes, ensemble,
Dehors.

Et regarde-y-vous
ensemble,
Quand, dehors enfin, vous êtes, 
Dans vos yeux réciproques,
À vous toucher 
            l'épaule
            le bras
            la main
            le dos
            le ventre
            la cuisse
            les pieds
    Dans mes publicités.

Et puis, dans ma télé-vision,
Il vient cette annonce étrange qui dit
    « Hok moula hem
    Kikpor ett skok
    Imza so houte
        Bô Soule »

Regarde ma télé-vision !

Je te veux mystique,
Tu deviens mystique,
Tu aimes être aimé,
Je te veux intelligent,
Tu aimes être intelligent,
Je te veux lucide
Tu deviens intelligent
Tu deviens lucide.

    Tu es une proie
        aux prophéties
        aux sortilèges
        à la lumière.

Tu es une proie 
        dans ma bouche.
        dans ma bouche.
        dans ma bouche.



Un cri résonne et qui n'a jamais été.



Il était l'esprit impeccable du nerf cosmique
Qui a explosé par le toit et a
Pourfendu les cloaques célestes.
La fenêtre a fondu dans l'éclaire,
Le mur s'est brisé dans la détonation

Et ta chambre a fleuri.

Et maintenant ses fleurs monstrueuses tentaculaires larges
Caressent et embaument
Un acharnement vital.

Regarde ma télé-vision,
Rentre chez toi ;
Va dehors,
Va ailleurs ! Vas-y !

Vas dans ma télé-vision !
Refuse la particule,
Oublie l’ignorance,
Ouvre ta bouche et dis ta note claire
Comme un alexandrin !

Un détail encore,
Parce que le film va commencer :
Le canapé de la marche,
Le coussin de la découverte,
L'atmosphère ventilé de la bulle,
Tout cela est
Ton mouvement    maintenant,
Ton mouvement    Présent

Et enfin les voilà, 
Fracturant le ciel dans le dégueulis du monde,
Dans les projections ouvertes
De ma télé-vision.

Les voilà ! Les voilà ! 
Les visages aux dimensions rendus,
Les peintures des arts vivants,        Les voilà !
Les démarches embrassées et libres,
Les rires échappés,
Les peines ouvertes et entendues,
                        Ils sont tous là !
Les chant des chevaux,
Les polices délurées,
Les singes volants,
Les arbres souples,        Ils sont là !
Les plaines de roches
Le métal soyeux,
Le verbe muet
L'oxygène sanguin
L'air libre
Le temps matière
            hourra !
Voilà notre victoire !

Le moteur gronde, oui !
Ce que je montre est dans ton ombre,
Dans ton enveloppe de chair et dans l'ombre de ton enveloppe.

L'organe noir là s'abreuve 
Par l’œsophage oculaire
De l’opulent dégueulis céleste.

Le moteur gronde
Sans palpiter.
Le muscle, dans l'effort, ici,
Ne tremble pas.

Maintenant vois-tu
Transpirer l'écran ?
Oui tu le vois ;

Il transpire des lévitations.
Des objets censés 
S'organisent autour de ta vie,
Autour du muscle de ta vie :
Ta création.

Dans ma télé-vision,
Celle que tu regardes en ce moment,
Il y a ta vie
        au milieu des autres .

Mais il y a aussi, il y a encore
Tout ce que tu n'as pas
Et que tu n'auras jamais :
Une voiture qui porte ton nom,
Une femme fusionnelle,
Un homme qui t'aime,
Une maison ta mère,
Un flemme productive
Gouverner ton pays
Et l'idée irréelle qu'avec tout ça
    Les autres
        T'aimeront plus encore.

Ça y est, tu réalises.

Le sombre espace qui t'enveloppe est
Une musique aux yeux fermés.
Cette enveloppe qui te porte
    Est maintenant une présence 
                    Et elle danse
                        et tout autour
La musique ouvre ses yeux d'eau claire,
Ton corps baigne dans son mouvement,
Et quand tu bouges :
            De la lumière ;
De la lumière qui jailli sur chaque semblant de mouvement,
Sans aucune limite d'intensité,
Des flaques de lumière,
Des flaques de peintures lumineuses lévitent
En anneau autour de ton mouvement,
En anneau autour de leur source.
Et Saturne est un soleil de peintures
Aux anneaux de prisme aquatique.

Et cette histoire est un plaisir d'enfant
À s'émerveiller comme un adulte puissant
                    intelligent
                        et lucide.

Tu continues.
Tu crées l'image et le rêve
Dans ma télé-vision.
À force de transpiration tu
Peuples cette télé-vision de
Formes de
Vies
D'amours de
Guerres,

En lumières,
En couleurs,
En matières,
En textures,

En Aura.

Dans tes forêts de fougère,
Sur la croûte sèche de tes océans de ciel,
Tu fais danser tes jolis monstres.

Les fanfares atomiques défilent
Sur les météores impossibles.

Là l'esclave joue et peint par ses rires
Les long et malins plaisirs
            À exploser les têtes
                Pour tenter d'en tâcher 
                    le ciel et 
                        fêter sa mousson.

L'artifice des cervelles
Est le clou du spectacle.

L'immense désolation
Était  l'ambition du maître mais
Tout n'est ici que joie,
Et plus rien n'est maîtrisé.

On est heureux de tout et 
Tout se mélange un peu
Un peu
    un peu comme 
        les dents de cet esclave qui maintenant se boxe
                                La tête
                    À grand coup de survie.